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Patch Work Production
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Vaisseaux

by Gueules d'Aminche

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    10 tracks
    Send with upload card 15 tracks
    A1 Entre ! 3:20
    A2 La Course Au Grisbi 5:34
    A3 Forteresses 3:21
    A4 Petite Musique 3:34
    A5 Demain 3:31
    B1 L'Horizon 3:44
    B2 Vingt Mille Lieues Sous Les Récifs 4:25
    B3 Laissons Aboyer Les Chiens 3:04
    B4 Fracasse 3:10
    B5 Terrien 4:24

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1.
Entre ! 03:20
C'est le moment, abandonne-toi, À la cécité de tes pas, Contre l'adversité ma voix, Te donnera la direction à prendre, Viens, entre ! Si tu es seul, on parlera, Si tu es cent, on s’enivrera, Si tu es mille, on chantera, Et nos échos se feront entendre ! Viens ! Passe le perron de ma maison, Et puis surtout n'y pense pas, Car il y a bien pire déraison, Que se vautrer dedans mon antre, Entre nous seuls et puis c'est tout, Ou bien même au milieu des fous, Foutons-nous d'la gueule des gens de bien, Mon vieux tant qu'on tiendra debout, Du bout du monde et dans la boue, Dans les caniveaux, les égouts, Que les relents leur montent au cerveau, Leur montrer c'qu'on a dans le ventre, Quand l'encre saigne la page blanche, C'est un fléau que l'on épanche, Lorsque s'éveille dessous nos peaux, La révolte des mots qui tranchent. Comme les couteaux quand nos paroles, Fouissent nos os et puis s'envolent, Que surgisse sous nos oripeaux, Tout ce qui gît dedans nos ventres. En ma demeure je te convie, J'te conduirai dans ses méandres, Dans les couloirs de mon esprit, Si tu te sens prêt à descendre, Au cœur de mes ténèbres aussi, Gare au cerbère qui veut défendre, La porte noire qui y conduit, Et puis le feu sous les cendres, Si tu es seul, on s'aimera, Si tu es cent, on s'enflammera, Si tu es mille, on illuminera, La nuit des rêves qui nous attendent !
2.
Une pluie torrentielle inonde la pellicule, Lancée à tombeau ouvert, par cette nuit sans lune, Notre tire chancelle et poursuit coûte que coûte, Dire qu'un seul de nos phares éclaire encore la route, Les autres, avec la jaguar, arrivent comme des fous, Dans notre cercueil roulant, c'est clair, je mise pas sur nous, Maintenant notre fin ne fait plus de doute, Pendant que le bitume défile, on se refait le film, C'est la course au grisbi, On s'épaule en cas de rififi, On tient son rôle, la seule devise ici : C'est un pour tous et tous pour la mélodie ! Le butin qu'on vise n'a pas de prix, C'est un pour tous, c'est un pour tous, C'est un pour tous et tous pour la mélodie ! Le plan s'est déroulé sans accroc, à la perfection, Chacun a pleinement géré, joué sa partition, Dans le gang, sûr qu'y avait pas de branque, En une heure chrono, on a fait sauter la banque, Après ce casse de haut vol, on a changé de tempo, Pas de mariole qui couine, ou pose comme un barbot, On passe en mode sourdine, bas d'profil, personne ne cause, On met un sérieux bémol, on s'accorde une pause, A la planque, ils sont près de douze, Pour nous barboter le flouze, On prend la mesure de la horde, A la dure, la Gabin, on s'accorde, Et pour la reprise, on sort les poings, Triple crochet de mise, La syncope assurée, on s'empresse de filer, La fin se dessine, une sirène hurle à la ronde, En plus des truands qui nous filent, les condés s’alignent, Dans un crescendo ultime, on tente de les semer, C'est la dernière danse, notre chance va tourner, On a failli le payer cash, la caisse finit dans le fossé, Mais on a évité le crash, les dés étaient faussés, On a bloqué le volant, juste avant de se j'ter, La bagnole a explosé, le grisbi est parti en fumée !
3.
Forteresses 03:21
On a bâti des forteresses en Espagne, une ivresse musicale, On a poussé nos fous, emprunté la diagonale, On a pris la trajectoire chamboule tout, dans cette foire d'empoigne. On ne nie rien des errances en chemin, on a tenté le tout Pour le tout, bousculé la chance au matin, On s'est pas retourné, la boussole éclatée dans nos mains. De pierre en pierre on a dressé des châteaux, Soulevés dans les airs, on a rêvé si haut, De vers en vers on en a fait des vaisseaux, Pour voguer sur le souffle, l'envie et les mots, On a bâti des forteresses sans murailles pour nos âmes sentimentales, On s'est fait mettre en joue, on s'est prêté au jeu, C'est les joues empourprées qu'on a touché l'amour si tu veux, Quand sont venus les jours des grandes batailles, sur les champs, On s'est livré, en un instant on a rendu les armes, C'était perdu d'avance, on n'a jamais joué la gagne. De rêve en rêve, ébahis, Dans la poussière et la nuit, De rêve en rêve, qui s'enfuient, Derrière des chimères évanouies, On a bâti des forteresses idéales, ridées par le temps, le mistral, Battues par les vents, ployées sous les rafales, Mais les citadelles ont tenu, arrimées aux étoiles, On a fouillé la voûte stellaire, levé le voile, Sur les routes secondaires aux confins de l'univers, Pour percer le mystère des forteresses sidérales.
4.
Enfermée, retenue dans ses appartements, Depuis le temps qu'elle n'a pas vu le jour, Sous le joug vil d'un anonyme tyran, Victime d'un crime qu'il ose appeler de l'amour, Derrière la serrure verrouillée à double tour, Sans fenêtre, et puis sans même une vue sur cour, C'est tout son être qui se trouble, se ferme lentement, Son cœur qui rouille de la blessure de l'isolement, Malgré les pleurs où elle se noie si souvent, Elle rêve encore du bonheur, et d'un heureux dénouement, Ça tourne, ça tourne, ça tourne... De plus en plus vite, Dans sa tête, y a comme une petite musique. Enchaînée dans sa chambrée, cernée de toutes parts, Usée et reléguée comme accessoire, Recluse dans sa boîte de bois noir, cette prison, On ouvre sa cage pour l'exposer à l'occasion, Des rouages jouent, la pièce se met à trembler, Tandis qu'une mélodie s'élève, une chanson, Sous les regards, il ne lui reste plus qu'à danser, Et à tourner, tourner en rond, agitée de questions, Dans cette histoire quel est son rôle et qui elle est vraiment, A quoi sert cette geôle, ce cliquetis qu'elle entend ? Ça tourne, ça tourne, ça tourne... De plus en plus vite, Dans sa tête, y a comme une petite musique. Elle tourne, tourne, tourne... La belle mécanique, Qui répète, la même petite musique. Oppressée, elle suffoque et manque d'air, Elle en perd le compte des jours, le cours du temps, Tant et si bien qu'elle se couvre de poussière, Qu'elle se flétrit et s’asphyxie au fil des ans, Ce qu'elle voudrait avant tout, c'est devenir humaine, Changer de peau et transformer sa porcelaine, En de la chair, des os, du sang, de l'épiderme, Qu'on la considère plus qu'une poupée qu'on enferme, Ça tourne, ça tourne, ça tourne... De plus en plus vite, Dans sa tête, y a comme une petite musique. Et tourne, tourne, tourne... ce refrain tyrannique, Elle voudrait que s'arrête enfin ce cirque. La petite danseuse, de la boîte à musique.
5.
Demain 03:31
Aujourd'hui tout s'en va à vau-l'eau, On nous vend n'importe quoi avec des gros lolos, Le profit de l'amour a de l'avenir toujours, Mais les vieux satyres n'ont plus leurs sabots lourds, Mais demain, mais demain, Tout ira mieux, tout ira bien, Si tu restes amoureux, tes p'tits doigts dans les siens, Et les yeux dans les yeux, jusqu'au petit matin, Mais demain, Tout ira mieux, tout ira bien, Comme dans les contes d'antan, ou plutôt une chanson de Vian, Viens ici mon chéri et puis « v'lan » ! Aujourd'hui tout part en vrille, on prend l'eau, Où sont les exquises filles et les beaux gigolos, On numérise, c'est la foire, y a plus de roman photo, Ni de plombier illusoire dans les pornos, Mais demain, mais demain, Tout ira mieux, tout ira bien, Si tu t'bats à la lance, que t'es pas sot gamin, Que t'es preux et courtois comme chevalier Gauvain, Mais demain, Tout ira mieux, tout ira bien, Car tu es bien plus véloce que cette bande de glands, Ces amants carrossés, au fond, tu sais c'est du flan ! Aujourd'hui tout est gris est morose, C'est l'ennui, c'est l'arthrose, qui ankylosent le temps, La vie ne se peint plus en rose et pourtant, Lauren est plus belle que celles qui posent maintenant, Mais demain, mais demain, Tout ira mieux, tout ira bien, Quand tu botteras les fesses des gros vilains, La d'moiselle en détresse tombera entre tes mains, Mais demain, Tout ira mieux, tout ira bien, Comme quand Bogart broie du noir et matraque les truands, Avant d'sortir son calibre et puis « Pan » !
6.
Dans un pays délavé, depuis longtemps noyé, Sous les eaux salées des océans, Un colosse marin prête sa force et son flanc, Abritant en son sein, une cité cachée, A vingt mille lieues sous les récifs, Une ville engloutie, aux habitants séculaires, Accueille les damnés, les fous, les rétifs, Les âmes errantes des vieux loups de mer, Du navigateur solitaire au plus vil corsaire. Dans le ventre du Léviathan, on remonte le temps, C'est l'entre-monde des marins qui ont vécu naguère, C'est l'entrepont des marins perdus en mer ! Dans ce pays sans nom, où règnent les tréfonds, La nuit immortelle aux sombres paysages, Affranchit les corps, repousse l'âge, le trépas, De ceux qui se baignent encore contre l'humaine loi, A l'auberge de l’en-deçà, ils se retrouvent tous, Logés à la même enseigne, et il n'y a pas, Plus de mousse, de timonier, que de capitaine, Pour qu'ils ne périssent jamais, ils ont prêté serment, Ils nourrissent leur dieu vivant et naviguent éternellement. Ce serpent des mers est un monstre mythique, Il asservit les siens, dans son sérail les retient, Et la bête à trois têtes aime tant la musique, Qu'ils travaillent en chantant du soir au matin, Dans le ressac et le vent, c'est leurs voix qu'on entend. Dans le ventre du Léviathan, ils chantent infiniment, C'est l'entre-monde des marins qui ont vécu naguère, C'est l'entrepont des marins perdus en mer !
7.
Misanthrope 04:34
Tous les jours, je sors, Tous les jours, je mens, J'endosse ma vieille peau de mensonge, Et plonge dans la fosse aux gens, Tous les jours, je sors, De ma tour d'argent, Mais au fond je m'ensevelis à l'intérieur, Pendant des jours, des nuits, des milliers d'heures, Je ne suis qu'un misanthrope, Qui cahin-cahin, cahin cahote, Je fuis les chaos du temps, Clopin clopin, clopin-clopant, Tous les jours je sors, Tous les jours je mens, Je m'enlise dans le marasme des gris passants, Les ombres lasses amplifient mon tourment, Tous les jours encore, Pris dans le courant, Ma peine s'alourdit, je glisse dans la peur, Qui m'entraîne dans les abysses du cœur, Tous les jours encore, Tous les jours je mens, Je m'ennuie tant que je ne vieillis pas, Alors le temps se fige avec moi, Jamais plus je ne sors, Et même à la vie je mens, Bien plus mort que vivant, Dans mon tombeau, la solitude pour linceul, Je demeure seul, et sans un pleur Je recompte mes erreurs.
8.
Si le sang te bat aux tempes, Et que l'aventure te tente, Par-delà les murs, cherche une sente, En dehors du monde que tu arpentes, Si tu veux ouvrir un chemin, Ne plus vivre caché dans ton coin, Dessiner l'avenir à grands coups d'fusain, Fusiller les clichés du destin, Jette-toi par-dessus bord, Quitte à frôler la vie, à visiter la mort, Livre-toi de tout ton corps, Quitte à t'écrouler, à tout brûler, C'est ça, « Tenter le sort ». Si le sang bout dans tes veines, Que tu ne veux plus vivre sous ce règne, Parmi les fous de guerre qui gangrènent, Cette terre et transforment les êtres en statues de sel, Si tu veux abolir les lois, Des fous de dieu et des rois, Ouvrir les yeux, devenir porteur de feu, Et façonner l'argile de tes doigts, Si ton sang ne fait qu'un tour, Éperdument, le souffle court, Tu traînes aux pieds d'une reine, L'âme en peine, le cœur lourd, Que tu te rêves couronné par elle,
9.
Cavale 03:08
Si la vie nous dévore et que le temps nous mord, Si chaque seconde qui s'emballe nous contraint à la cavale, Si on se lève chaque matin pour prendre ce train, qu'on n'attrape jamais, Mais qu'on poursuit en vain, en ne cessant d'espérer, A bout de souffle, la carcasse éreintée, Cavale et cavale et cavale, C'est la course infernale, qui nous pousse vers l'avant, Le mors entre les dents, que l'on serre jusqu'au sang, Cavale et cavale et cavale... C'est la course infernale, qui nous pousse vers l'avant, Le mors entre les dents, aux trousses du vent. Si les hommes jouent des coudes et que les temps sont troubles, Y a pas de règle dans ce marche ou crève, les traînards on les dessoude, Si t'es pas bien placé au départ, que de tous côtés on te double, Il valait p'têt mieux pas s'aligner, avant de cesser d'respirer, Reprends ton souffle, et laisse-les s'épuiser, Ça sert à quoi tout ça ? Cette fuite en avant, aveuglement ? Si on s'y perd tu vois, Si on se noie mon frère, Ça sert à rien mon gars, Si on s'oublie si on s'efface, Sans plus d'emprise sur qui on est, Gare à la crise d'identité, Il est grand temps de s'arrêter.
10.
C'est la loi du silence partout, Pour bien faire on enferme les fous, Pas de nuisance dans nos cités, Mais des garde-fous pour la domesticité, Alors rien, voilà tout on se tait, Et on la ferme sa p'tite gueule de roquet ! Il est temps de rompre la laisse, Et ces colliers qui nous blessent, Faisons hurler les loups jusqu'au matin, Et laissons aboyer les chiens. Il est temps de rompre la laisse, Et de ne plus bouffer les restes, Faisons hurler les loups jusqu'au matin, Et laissons aboyer les chiens. Si ce cri primal te fait peur, Ce n'est qu'un chant pour rassembler les cœurs, Un hurlement bestial à tes oreilles, Qui hérisse le poil, électrise l'épiderme, Car les tiens sont réunis affamés, Avant qu'la lune se voile pour gueuler ! La vie, la violence travaillent, Guidées par une gouvernance de paille, A ceux qui désignent la cabale, Il n'y a là que la pyramide infernale, Sous l'égide de la tune, pas de faille, On muselle et on enfume le bétail !
11.
L'horizon 03:44
On espère, qu'un jour tout changera, Qu'un printemps renaîtra, Que le temps des cerises refleurira, Dans les lézardes du cœur, On se hasarde parfois, Où s'enracinent les pierres, Qui dressent les hauts murs d'effroi, C'est là que germe la peur, Depuis la cime des beffrois, Dans le terreau de la misère, Bourreaux, professeurs de foi, Mais jamais les prières, qu'on murmure tout bas, Dans les prisons, les cimetières, Ne feront taire, le vacarme des combats. Restent les mots, Restent les mots et les paroles des poètes, Tous ces mots en cascade, Qui s'écoulent et puis qui roulent, Toutes ces paroles qui paradent, Et qui rigolent dans la tête. Restent les mots et les paroles des poètes, On imagine tour à tour, Des jours prochains heureux, Et de beaux lendemains, Qui feront valser les vieux, L'horizon est fragile, Le chemin sinueux, Maintes ornières se profilent, Les pièges sont nombreux, Pour panser les maux du monde, Le mal de tête qui nous démonte, Et tous ces démons qui s'entêtent, Il ne faut jamais qu'ils s'arrêtent, Tous ces mots-là et ces paroles de poètes.
12.
Voir 01:34
13.
Fracasse 03:10
Rassemblés sous la même bannière, ils ont l'air dur, l’œil torve, la gueule de travers, et l'allure morgue de fabuleux corsaires. Leurs fiers vaisseaux fendent l'air, les ailes déployées, entraînant dans leur sillage une nouvelle aventure des corsaires des nuages. Ô capitaine ! Tes marins sans peur sont dans la place, Ils ne feront jamais volte-face, Peu importe le chemin que tu traces. Ton drapeau, hissé au mât de misaine, Porte haut tes couleurs, ô capitaine... Ô capitaine Fracasse ! Depuis des générations et des générations, ils arpentent le pont de ce navire, suant sang et eau, sans jamais se départir d'un sourire goguenard. Ha ! Ils en ont à raconter des histoires ! Malgré leur apparence sauvage, nul cœur plus doux ne s'est accroché au bastingage. Et désormais, ils ne font plus qu'un avec les nuages, et à leurs tympans résonne ce cri, ce chant, cet appel... Capitaine ! Ils sont partis au petit matin, survolant les sept continents. En un tourne-main, la tête bringuebalée aux quatre vents : Borée, Euros, Zéphyr et Notos ; les dieux anciens et sans âge, que vénèrent les corsaires des nuages. Mais point d'idolâtrie ici, il n'est peut-être qu'un seul homme qui les surpasse tous, celui qui les pousse, qui les soutient, qui n'a peur de rien et reste toujours de glace : ô capitaine Fracasse ! « Voile en vue ! », l'annonce tombe de la vigie comme un coup de semonce, la face du capitaine s'éclaire et la voix de Fracasse vibre dans l'air : « Souquez, souquez ferme ! Ramez dur ! Il nous faut tripler l'allure. Que gîte la coque, que hurle le vent. Tout trésor se mérite et celui-ci nous attend ! ».
14.
Terrien 04:24
De marée en marée noircissant, Le cœur, les flots bleus des océans, Quelques plumes goudronnées dans le vent, Et des milliards d'oiseaux agonisants, Des marées de déchets se déversant, Comme une armée en perpétuel mouvement, Dans les eaux face au ciel émergeant, Les îlots agglutinés d'un nouveau continent, Des marées de venin infiltrant, Les sous-sols et les terres s'épuisant, Plus de vol d'hirondelles au printemps, Ni de cycle, de saison, la vie déclinant, Sous le regard des corbeaux ils défilent, Tu reconnais ces visages, ces figures de profil Ils sont très beaux tout habillés de noir, Dans leur sillage suivent les charognards, Sous le regard des corbeaux ils s'animent, Ils ne se cachent pas pour perpétrer leur crime, C'est la marche des saigneurs de la Terre, Au pas cadencé d'un cortège funèbre, Contemple-les ami terrien, Ces gens-là n'ont plus rien d'humain, Ce sang qui s'écoule de leurs mains, C'est celui des enfants pour demain, C'est ton temple ami terrien, Qu'ils profanent depuis cent ans au moins, Cette Terre exsangue à la fin, C'est elle qu'on enterre au matin, De marée en marée déferlant, Des tsunamis, des tempêtes, des ouragans, Comme un cri de révolte déchirant, On récolte ce que l'on sème finalement, Des marées et le ciel rugissant, Lacéré de bouquets d'éclairs aveuglants, Des millions d'hommes foudroyés soudainement, Des cités incendiées, asphyxiées en un instant, Des marées sous nos pieds, ondoyant, La terre qui tremble brutalement, Des millions d'hommes enterrés bien vivants, Les ruines des métropoles abandonnées aux éléments.
15.
Trois pommes 03:41
Pas plus haut que trois pommes, On se retrouve comme, Un lutin égaré dans une forêt de géants, Qui vous regardent, menaçants. C'est pas bien haut trois pommes, Et les vergers de nains en somme, Se raréfient depuis quelques temps, Heureusement, qu'il y a les enfants. Mais pour le petit peuple du tapis, Quand vrombit quand tonne, La grosse voix des grandes personnes, Hé ben ça, tu vois, ça nous impressionne. Mais la nuit, Dans nos rêves fous, On combat les maxi-monstres méchants, Mille fois plus grands que nous, Et quand luit, Une lumière floue, On repousse dans l'ombre ce qui a beaucoup trop de dents, Et ne fait plus peur du tout, Un légume d’une drôle de forme, un fruit d’une couleur étrange, Ça nous fiche une frousse énorme, s’il faut seulement qu’on les mange. Et lorsqu’une petite bête s’approche trop près, On se fige, le temps s’arrête, son festin est prêt. Il nous en faut du courage, il nous faut du cran, Pour lâcher sans marchandage la main de maman. Si, quand vient l’heure du coucher, on en fait toute une histoire, C’est qu’on a peur de rester tout seul dans le noir Maint'nant qu'j’suis plus haut que trois pommes, j’ai perdu ma trousse et ma gomme, j’ai plus peur quand la fin d’la récré sonne, j’ai appris la leçon, j’suis devenu un homme… Mais, j’peux pas dire que j’ai plus peur du tout, y’a des grandes personnes un peu chelou, des lois qui t’empêchent de toucher à tout, et tour à tour, autour ça rend tous les gens fous. T’auras beau, nabot, mesurer quinze pommes, dans la main d’un géant, t'es qu’un atome. Un tout petit pois grelottant dans sa paume, il va t’écrabouiller s’il te serre dans sa pogne. La taille idéale, c’est quand tes pieds touchent terre, que tes idées virevoltent là-haut dans les airs. Si tu te tiens droit et que tu restes fier, tu seras grand et fort aux yeux de l’univers. Le petit peuple du tapis, Quand frémit le monde, Que gronde la nuit obscure et ténébreuse, Décroche une lune, une étoile, une nébuleuse. Alors longue nuit, longue nuit, longue nuit, Au petit peuple du tapis.

credits

released April 1, 2020

Illustration : Primal Graphic
Infographie : Clément Goebels

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Gueules d'Aminche Lorraine, France

Gueules d'Aminche vous emporte dans ses VAISSEAUX pour un voyage qui explore le monde en musique et en mots.L’écriture ciselée, sensible et porteuse d’espoir, anime ce périple étonnant. Du fond des océans aux confins de l’espace, histoires de minuscules héros et de grands personnages. Cet album événement marque les dix ans, tourné vers l’horizon : l’aventure se poursuit. ... more

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